Quelques origines de noms de lieux en Franche-ComtÉ 

Doubs [25], Jura [39], Haute-Saône [70], Territoire-de-Belfort [90], menu


L'ancien bailliage d'Amont correspond au département actuel de la Haute-Saône; le bailliage du Milieu correspond à celui du Doubs, et le bailliage d'Aval correspond à celui du Jura.

         Doubs

25
alisa (falaise) ou lanon (vue sur une plaine)
25
vient de arx (sommet arrondi) + -icos (suffixe diminutif) ou anthroponyme germanique Arso + suffixe -iacum (désignant l'appartenance d'un domaine à un homme).
25
arx (sommet arrondi)
25
Baumes-les-Dames
balma (grotte)
Monastère fondé par des moines de Luxeuil, dans une cluse du Doubs, au débouché du Cusancin.
Présence d'une commanderie templière
25
Vesontio, capitale des Sequanes, vient de ves (montagne), siège à partir du IV° siècle de l'évêché de Bisuntinencis, archevêché au IX° siècle.
Elle est citée sur la Table de Peutinger sous le nom de Visentium.
25
Apollon Bélénos (dieu gaulois)
25
grotte du Gour
vient de gord (rocher à pic, falaise) ou de gur (trou d'eau)
25
Cernay-l'Eglise
cern (cernage, défrichement circulaire dans un bois de résineux)
25
cern (cernage, défrichement circulaire dans un bois de résineux)
25
chal (pente ou creux abrité du vent)
25
Chalezeulle
chal (pente ou creux abrité du vent) + ialos (clairière cultivée)
25
cassanea (chênaie)
25
cass (chêne)
25
Chaux (la)
calma (hauteur dénudée); il y en a 4.
25
cleus (vallée creuse)
25
Corte Capone au X° siècle, il vient vraisemblablement de curtius (ferme fortifiée ou close) + Capo (nom de personne germanique)
La grotte de la Roche, au bord de l'Ognon, a été occupée dès le néolithique et sur plusieurs périodes distinctes, comme la civilisation dites "des champs d'urnes", puis à l'époque gallo-romaine.
25
croso (trou, vallon profond)
25
Crouzet (Le)
croso (trou, vallon profond)
25
Sur le Cusancin, vient de cos (pierre polie) ou de Cotis
25
luta (boue)
25
emplacement possible de Filo Musiaco, citée sur la table de Peutinger comme station sur la voie romaine allant de Vevey (Suisse) à Boulogne.
25
Sur le Doubs, son nom est à rapprocher de celui de deux communes jumelles du Jura suisse, Goumoëns, qui appartiennent à un groupe de colonies d'Alamans reconnaissables à la terminaison en -ing (transformée localement en -ens) de leur nom.
25
Isle-sur-le-Doubs
Rang
Lieu possible de Velatuduro, station sur la voie romaine allant de Besançon à Mandeure, citée sur l'itinéraire d'Antonin.
25
Laval-le-Prieuré
grotte de Sainte-Catherine
25
Lavans-Quingey
vient de lav (amas de rochers)
25
Lavans-Vuillafans
vient de lav (amas de rochers)
25
vern (aulne) avec agglutination de l'article
25
Longevilles-Mont-d'Or (les)
Village-rue typique de l'Est, probablement pas antérieur au X° siècle, il doit son nom à sa forme allongée.
25
de Luxsa (déesse gauloise, de lautron, thermes) + ialos (clairière cultivée)
Elle est probablement le Loposagio de la table de Peutinger.
25
magos (plaine ou marché agricole)
25
maro (grand) + calma (hauteur dénudée)
25
meta (borne)
25
medio (milieu) + jukk (hauteur)
25
Mandeure
Epomanduodurum, oppidum et capitale des Epomandui, de epomanduo (cheval) + duro (colline fortifiée, oppidum).
Elle est devenue Mandubia après la conquête romaine,mais on la trouve encore sous le nom d'Epomanduo sur la carte de Peutinger.
Le pont d'Epomanduorum, qui permettait de traverser le Doubs, menait à un sanctuaire situé à Mathay.
25
manta (chemin) + gauda (tas de pierre)
25
Montrond-le-Château
grotte des Cavottes
vient de cava (grotte creusée, souterrain)
grotte des Chaillets
25
Mouthier-Hautepierre
du nom d'un monastère (moutier)
défilé et grottes de Nouailles
vient de noa (vallon encaissé dont le fond est un étang) ou nauda (lieu marécageux), sur la jeune Loue.
25
Nans-sous-Sainte-Anne
nanto (vallée creuse avec rivière) + ana (marais), à la magnifique source du Lison.
Creux Billard
vient de croso (creux) + bil (groupe d'arbres)
grotte Sarrazine
réseau du Verneau
25
noa (vallon encaissé dont le fond est un étang)
25
grotte de Chauveroche
25
ocellos (bois consacré)
Magnifiques grottes au bord du Doubs.
25
Ariarica ou Ariolica ou Abiolica sur la Table de Peutinger, selon la date des recopies.
Le phénomène des résurgences du Doubs a été mis en évidence par un accident survenu dans une distillerie de Pontarlier en 1902 où, lors d'un incendie, une partie de la production d'absinthe fut déversée dans la rivière et réapparut aux diverses sources de l'intérieur de la boucle du Doubs, dont celle de la Loue.
25
rens (habitation au coeur d'un bois)
25
rank (rocher)
25
le plan régulier de la ville et son nom laissent penser à une ville gallo-romaine.
grotte de Crotot
vient de crotta (monticule) ou de croso (creux)
25
rosa (terrain défriché pour abriter un village de travailleurs agricoles)
25
rosa (terrain défriché pour abriter un village de travailleurs agricoles)
25
Saint-Maurice-Colombier
mora (marécage)
* Cf. saints
25
ser (montagne allongée)
25
gouffre de Pourpevelle
25
vern (aulne); il y en a 3.
25
vallis (vallée) + cleus (vallée creuse)
25
vello (de grande valeur) + superlatif
25
Wendelin (patronyme germanique) + curtis (ferme), du nom d'un établissement du VII° siècle
Elle s'appelait Wandeleicurt en 1136, Wandelencurt en 1139, Wandelencurtl en 1230, Wandelencourt en 1284, Wendelsdorf en 1266
25
Villars-Saint-Georges
Creux de Pêche
croso (creux)
25
sur la Loue
grotte du Grand Bief
grotte de Vergetolle
vient peut-être de berg (montagne, mot germanique) ou plutôt de juk (hauteur) + ialos (clairière cultivée).

         Jura

39
juris (hauteur boisée)
Le mot a été littéralement inventé par Jules César dans "la guerre des Gaules" pour décrire les hauteurs d'une région de la Gaule probablement plus large que le seul Jura actuel ou que le seul massif montagneux, d'où certaines incertitudes sur la localisation de villes gauloises et gallo-romaines de Franche-Comté et de Bourgogne du nord, comme Alesia.
Par exemple, lors de la migration des Helvètes, lorsque Jules César fait bloquer et fortifier la route du Rhône, il appelle Jura les hauteurs situées sur les deux rives du fleuve à la sortie du lac Léman. Le point stratégique de ce dispositif était le pas de l'Ecluse, dans une gorge de la vallée du Rhône.
39
alisa (falaise)
39
Alauna (dieu gaulois)
39
are (près de) + duno (ville)
39
artos (ours)
39
Auguste (nom de l'empereur)
39
Balme-d'Epy (la)
balma (grotte).
La grotte est un gouffre bien connu des spéléologues. quart
39
Baumes-les-Messieurs
balma (grotte)
39
bebros (castor)
39
cern (cernage, défrichement circulaire dans un bois de résineux)
39
cern (cernage, défrichement circulaire dans un bois de résineux)
caborne de Menouille
Caborne vient de caput (tête); menouille vient de men (montagne), au bord du lac de Vouglans, sur l'Ain.
39
kam (hauteur arrondie) + ialos (clairière cultivée)
39
cassanea (chênaie)
39
Chaux (la)
calma (hauteur dénudée); il y en a 7.
39
cond (confluent)
39
vient de dol (marécage) ou de tul (tour)
Présence d'une maison templière
39
Doucier
Caborne de Chambly
caborne vient de caput (tête)
grottes, au bord du Hérisson
39
font (fontaine, source captée)
grotte du Gour Bleu
vient de gord (rocher à pic, falaise) ou de gur (trou d'eau)
39
ivos (if)
39
Divoduro, de devos (divin) + duro (colline fortifiée, oppidum)
39
juk (hauteur)
39
Diminutif du nom de Lavans-lès-Dôle, dont elle est tout proche.
Moulin Rouge
Crusinia(e), citée sur la table de Peutinger comme station sur la voie romaine allant de Châlon à Augst.
39
vient de lav (amas de rochers)
Dans la vallée du Doubs, entre Salans et Dôle, les noms en -ans, situés pour la plupart sur la rive gauche, de désinence masculine, s'opposent aux noms en -ange de la rive droite, de désinence féminine. Ces noms peuvent désigner des peuplements alamans ou burgondes assimilés pendant la période gallo-romaine, sauf Sermange dont l'étymologie est différente. Lavans, comme Evans, Grédisans, Sampans et Baverans, est l'un des rares noms en -ans à se trouver sur la rive droite.
39
Lavans-lès-Saint-Claude
vient de lav (amas de rochers)
39
Lons-le-Saunier
Ledones, de lindon (étang, eaux stagnantes)
39
mediolanon (plaine sacrée)
39
nanto (vallée creuse avec rivière)
39
nanto (vallée creuse avec rivière)
39
Nevy-lès-Dole
novio (nouveau) + vicus (faubourg hors les murs ou ville non enclose)
39
Nevy-sur-Seille
novio (nouveau) + vicus (faubourg hors les murs ou ville non enclose)
Borne aux Cassots
vient de bourna (source), grotte
39
gouffre de la rivière souterraine de la Châtelaine
39
pluvia (marécage) + duro (colline fortifiée, oppidum)
39
Baume (la)
grotte avec rivière souterraine, vient de balma (grotte)
39
rank (rocher)
39
Condate, de cond (confluent), sur la Bienne et le Tacon.
Le nom de Saint-Claude vient de croso (creux); la ville se trouve au fond d'un très profond vallon.
grotte des Foules
39
mora (marécage)
* Cf. saints
39
de mora (marécage)
* Cf. saints
39
anthroponyme latin Sabinus + suffixe -iacum (désignant l'appartenance d'un domaine à un homme), qui indique probablement un domaine agricole donné à un ancien légionnaire
39
39
Sarmaticos, nom d'une colonie de Sarmates.
39
lieu possible de la plaine où aurait pu avoir lieu le combat de cavalerie d'Alesia.
Chaux-des-Crotenay
Chaux vient de calma (hauteur dénudée)
L'un des emplacements possibles d'Alesia.
mont Cornu
Cf. Alise
39
tavos (paisible)
39
taxos (blaireau, tanière de blaireau)
39
tol (source)
39
uxello (élevé)
39
vallis (vallée) + glen (vallée avec ruisseau), sur le Nauzon.
39
vient de lindon (étang)
39
anciennement cul des Roches, de cullus (fond de vallée avec ravin)
39
cul du Nauzon
de cullus (fond de vallée avec ravin), résurgence ou exurgence en fond de creux
39
cul de Lary
de cullus (fond de vallée avec ravin)
39
culée de Vaux
de cullus (fond de vallée avec ravin), source de la Glantine.
39
Reculée de vers Cul
de cullus (fond de vallée avec ravin)
Les reculées sont dans le Jura de courtes vallées encaissées aux pentes abruptes entaillant le plateau.
39
de cullus (fond de vallée avec ravin); une planche est dans le Jura un pâturage d'altitude.
L'un des bras de la Reculée des Planches se nomme le cul du Bray; la Reculée se termine par le beau cirque du Fer à Cheval où la Cuisance a sa source.

         Haute-Saône

70
source souterraine du Deujeau
70
juk (hauteur)
70
bel (beau) + vern (aulne)
70
borb (source boueuse ou bouillonnante), au bord de la jeune Saône.
70
Breuches (les)
Le nom, assez moderne, désigne un déboisement par abattage des arbres, souvent au XV° ou au XVI° siècle.
70
Breuchotte (les)
Le nom, assez moderne, désigne un déboisement par abattage des arbres, souvent au XV° ou au XVI° siècle.
70
Admagetobriga, nom cité par Jules César.
La description géographique étant assez sommaire, il est difficile de savoir s'il s'agit de Broye-les-Loups ou de Broye-Aubigney-Monseugny, qui a l'avantage d'être sur l'Ognon et assez proche de la Saône et de la Vingeanne.
70
bu (forêt) + ser (montagne allongée)
70
Cerre-lès-Norroy
ser (montagne allongée)
Il existe une rivière souterraine qui résulte de la perte des eaux de l'étang.
70
Bermont (Le)
camp antique
70
canto (flanc de colline, pris au sens de contrée)
70
Chaux (la)
calma (hauteur dénudée)
70
Chaux-lès-Port
calma (hauteur dénudée)
La grotte de la Grande Baume, de balma (grotte), a été occupée au paléolithique et au néolithique, puis à nouveau à l'époque mérovingienne.
70
combe aux fontaines (vers 1225)
70
cond (confluent)
70
C'est à Corre que de l'époque gallo-romaine jusqu'au creusement du canal de l'Est la Saône devenait navigable; port de fin de route, Corre était relié par une voie romaine à Charmes et à la route de la vallée de la Moselle.
70
anthroponyme gaulois Donnos + briga (forteresse)
70
fler (défense faite de haies épineuses); il y en a 3.
70
seigneurie
70
vient peut-être d'un anthroponyme latin Gratus + suffixe -iacum (désignant l'appartenance d'un domaine à un homme), sur la Saône.
Gray marque la limite entre le cours supérieur et le cours inférieur, navigable, de la Saône.
70
d'un nom de personne germanique + curtius (ferme fortifiée ou close)
Gonvillars
La grotte de la Baume, de balma (grotte), abrite des restes d'habitats du paléolithique et du néolithique.
70
lautron (thermes)
70
Luxovium, de Luxsa (déesse gauloise, de lautron, thermes), sur le Breuchin, ville gauloise, puis important centre religieux de la Séquanaise dont Jules César fit réparer les thermes.
Elle fut christinisée un peu avant 600 par Saint Colomban, venu d'Irlande.
Luxeuil compte 18 sources, certaines salines, d'autres ferrugineuses.
Les eaux étainent connues des Romains, mais les thermes furent dévastés par Attila en 451 et oubliés jusqu'au XIII° siècle. La piscine gallo-romaine n'a été détruite qu'au XV° siècle. Les thermes actuels se trouvent au-dessus des thermes romains.
fontaine d'Hygie
du nom de la déesse
70
macer (mur d'enceinte)
70
mediolanon (plaine sacrée)
70
Portus Abicinus, vicus gallo-romain
70
cassanea (chênaie)
70
Rotondus Campus au Moyen-Age, probablement un oppidum à l'embranchement de trois routes.
Le "rond champ" ou champ Tricoin qui a donné son nom au village était une petite butte de quelques mètres de haut, autrefois délimitée par trois chemins formant triangle. Il a été éventré par la construction de la ligne de chemin de fer allant de Paris à Belfort.
La chapelle de Ronchamp est un chef-d'oeuvre de Le Corbusier, sur une colline des dernières hauteurs des Vosges.
la Tacenière
de taxos (blaireau)
70
rosa (terrain défriché pour abriter un village de travailleurs agricoles)
70
rosa (terrain défriché pour abriter un village de travailleurs agricoles)
70
station sur la voie romaine allant du Rhin à Langres, sur l'Ognon.
* Cf. saints
70
salix (saule)
70
salix (saule)
70
Segobodium, ville gallo-romaine, citée sur la table de Peutinger comme station sur la voie romaine allant de Vevey (Suisse) à Boulogne.
70
vabero (ruisseau)
restes d'un camp gaulois ou romain.
70
varenna (garenne, parc à gibier)
70
vello (de grande valeur) + superlatif
70
ven (hauteur qui domine le paysage), sur les rivières Durgeon et Colombine.
camp de Cita
restes d'un oppidum gaulois
gouffre de Frais-Puits
Source vauclusienne parfois violente
70
vabero (ruisseau) ou vaca (terrain vague et marécageux) ou varenna (garenne) ou wast (lieu inculte)
70
Les Belles Filles sont les grands sapins du ballon de Lure.

         Territoire-de-Belfort

90
Jusqu'en 1871, la région de Belfort, formant alors la partie sud du département du Haut-Rhin, était rattachée à l'Alsace. Après la défaite, elle resta française, alors que le reste de l'Alsace devenait allemande pour 47 ans.
La Trouée de Belfort est le sillon ou passage qui sépare les Vosges du Jura.
90
Forteresse gauloise ou gallo-romaine sur le rocher qui porte aujourd'hui le Lion, sur les ruines de laquelle a été construit le château en 1125.
Pierre de la Miotte
tour construite en 1848 sur une pierre miliaire gauloise
90
Chaux (la)
calma (hauteur dénudée)
90
krav (cailloutis) + ink (rocher, caillou)
90
Dadila au VII° siècle
La région de Delle, habitée assez tardivement, car fort marécageuse, était traversée par la voie romaine allant de Mandeure à la Suisse. Elle est décrite dans l'itinéraire d'Antonin et sur les cartes de Ptolémée avec des distances largement sous-estimées.
Des portions de la voie sont toujours visibles au lieu-dit vie Lentier.
90
Fesches-l'Eglise
fisca (péage, nom bas latin)
90
Gramatum, oppidum, sur la colline de Beaumont, citée sur l'itinéraire d'Antonin et sur la table de Peutinger.
90
croso (trou, vallon profond)
90
rosa (terrain défriché pour abriter un village de travailleurs agricoles)
90
Vesiliaco, nom douteux ou tardif d'un lieu attesté, celui d'un gué où la route allant de Mandeure à Strasbourg passait le ruisseau de la Praille. Le nom vient vraisemblablement de vas (gué).
Rouge Vie
via (voie)